La grange que l’on a acheté était utilisée en tant que résidence secondaire. Les bases étaient là (une dalle, un plancher et un assainissement) et le toit avait été refait une vingtaine d’année auparavant. Mais rien n’avait été isolé. Il aurait été facile d’isoler par l’intérieur et de conserver le toit tel qu’il était mais plusieurs inconvénients nous ont poussé à ne pas choisir cette méthode :
- Une réduction de l’espace trop importante avec une isolation par l’intérieur
- Dans une volonté de conserver le bâti existant, on trouvait dommage de cacher cette magnifique charpente en bois rond avec des pièces qui affichent plusieurs siècles au compteur !
- La cheminée à reprendre à cause d’une fuite. (bon, on aurait pu changer et mettre un solin sans refaire toute la toiture…)
- Le faîtage réalisé avec la technique du lignolet, une technique ancienne qui a fait ses preuves mais qui oblige a revenir régulièrement changer des ardoises sur le faîtage, trop exposées aux intempéries.
Devant tous ces griefs accumulés sur notre toiture, on a retroussé nos manches et on s’est assis calmement devant une tisane pour trouver une solution. Finalement, on a opté pour la technique du sarking qui consiste a isoler par l’extérieur.
Tout a commencé un mois de mai 2019. Les premières ardoises sont retirés. On ne le sait pas encore mais les dernières ardoises ne seront posées que 4 mois plus tard !
Les ardoises sont retirés une à une et descendue à la main par l’intérieur. Merci à mes parents qui ont permis de faire une chaîne et d’accélérer le travail !
Pour profiter de l’échelle offerte par les liteaux, on décide de poser les voliges directement et de retirer les liteaux au fur et à mesure de la construction.
Les voliges sont vissées dans la charpente avec des vis 4×40 sur chaque chevrons. Ce sont des voliges en sapin rabotées d’un côté avec un assemblage mi-bois. Le rendu est très esthétique. De nouvelles pannes sont également posées, prêtes à accueillir les nouveaux chevrons. Elles sont vissées avec des 6×140 dans l’ancienne charpente. C’est difficile, les vis cassent dans les vieux chevrons qui ont eu 200 ans pour sécher ! Il faut pré-percer, visser dévisser revisser sans aller trop vite pour ne pas faire chauffer la vis. On finit tout de même par y arriver.
Pas questions de prendre un pause comme le groupe électrogène, la pluie arrive, il faut continuer !
On attaque la dernière phase de la construction avant les ardoises, la pose de l’isolant et du pare-pluie.
On pose l’isolant et on déroule le pare-pluie en même temps. C’est galère ! De l’autre côté, on préfèrera visser des liteaux de manière temporaire pour se créer une échelle et faire les choses plus sereinement.
Pour l’isolation, on a choisi de la laine de bois en 80mm d’épaisseur posée en deux couches entrecroisées pour limiter les ponts thermiques. Une bonne isolation à l’usage.
Une petite victoire ! Un pan de toit au sec. Du moins c’est ce qu’on croyait…
Après une pause de quelques semaines pour se remettre de nos émotions, on attaque l’autre pan.
Du côté nord, deux chevrons de l’ancienne charpente avait été attaqué par les capricornes, ne laissant qu’un ersatz de chevron sur une bonne longueur. Il a donc fallut les changer en retirant les anciens liteaux qui nous permettaient de grimper sur le toit.
Les chevrons sont vissés dans la charpente à l’aide de vis 6×160. Comme pour l’autre côté, ça casse !
Reste à poser les ardoises !
Deux mois après avoir retiré les premières ardoises, le toit est à nouveau étanche.
Les ouvertures sont recouvertes avec le pare-pluie, on les ouvrira au moment de poser les lucarnes. En attendant, on s’accorde une pause. Petit départ en vacances pour changer d’air. A notre retour, une sale surprise nous attends…
Profitant d’avoir à nouveau un toit sur la tête, on avait posé notre parquet, histoire de faire de la place et d’avoir un plancher sympa. Bien mal nous en a pris, le pare-pluie (et on ne le savait pas) n’est pas d’une étanchéité parfaite. Du reste, il s’agit d’un écran de sous-toiture. Face aux pluies, il n’a pas résisté longtemps. Du coup, on éponge, on nettoie, on ponce et surtout on se motive pour poser les ardoises histoire d’en finir avec le toit.
Avant de se lancer, il faut démêler les crochets que l’on a jeté comme des malpropres pendant la dépose des ardoises 🙂
Pour ne pas gaspiller, on récupère également les ardoises de l’ancien toit qui sont en état. Le toit n’a qu’une vingtaine d’année et une grande partie est toujours en bon état. Elles nous serviront à couvrir un pan. Pour l’autre, on utilisera des ardoises neuves.
Le résultat est un peu hétéroclite. D’un côté, des ardoises en 25×35 cm fixées avec des crochets de 11 cm et de l’autre, des ardoises en 22×32 cm fixées avec des crochets de 9 cm. Les 25×35 cm n’étant disponibles que sur commande, on choisit de partir sur une dimension plus standard de manière à ne pas se poser de questions s’il fallait refaire le toit. L’hétérogénéité des ardoises et des crochets ne posent pas de problème pour les liteaux qui sont finalement espacés de la même manière.
Complètement novices en matière de toiture, nous avons appris à dimensionner et à poser les ardoises grâce à ce site : https://www.minardoises.fr/ardoise-couverture/tutoriels/, véritable mine d’information. Un grand merci !
Pour démarrer, il a déjà fallu poser les liteaux. Puis faire toutes les découpes au niveau des rives
Notre toit n’est pas droit, plus long aux égouts qu’au faîtage (on voit d’ailleurs que le dernier chevron de droite est très espacé du précédent). Cela oblige à faire des découpes obliques au niveau des rives.
Cette fois, tout est bâché. Finies les mauvaises surprises !
On pose les lucarnes et les chatières d’aération. Ces dernières permettent une bonne ventilation du toit, évitant la condensation. Elles sont en zinc, 35€ pièces, un petit budget.
On attaque l’autre côté !
Chaque mètre de gagné nous sauve de la pluie ! On est à bloc. Le faîtage est réalisé avec des profilés en zinc peint, vissés avec des vis dotées d’un joint d’étanchéité. Le résultat est sympa, à voir si la peinture tient mais même dans le cas contraire cela devrait rester joli.
Le petit chariot a gauche nous a permis de stocker pas mal d’ardoise sur le toit et de pouvoir travailler avec un support. Notre toit étant très pentu (45-50°), impossible de faire autrement. Bref, un vrai assistant !
Au final, on aura mis une dizaine de jour à poser les 100 m2 d’ardoises sur notre toit. C’est loin d’être insurmontable. Le résultat final vu de loin (il manque les rives en ardoise) :
En bref, un gros chantier qui valait la peine d’être réalisé.
Si c’était à refaire, on aurait mis une bâche tout le long du chantier et on n’aurait pas trainé à poser les ardoises. Dans l’ensemble nous sommes fiers du résultat !
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